H&A Location, dont Ciclad est actionnaire, a pris naissance dans la vigne il y a 16 ans. L’idée est le fruit d’une réflexion menée par Richard Hardillier et Florent Arrouy en collaboration avec les viticulteurs sur les problématiques liées aux coûts et à la gestion du parc de barriques des exploitations. Et le succès est au rendez-vous : aujourd’hui, H&A Location c’est trois bureaux à Bordeaux (siège social), Beaune et Limonest, trois filiales à Madrid, San Francisco et Milan, 50 collaborateurs et 285 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019.

Mais c’est surtout un principe vertueux d’économie circulaire appliqué aux 685 000 barriques du parc de H&A, dont 300 000 en France. En effet l’entreprise loue les barriques aux domaines puis les reprend et les recycle.  Et au fur et à mesure, les services proposés se sont étoffés, allant maintenant de la simple location à la gestion complète de la logistique et même du parc de machines agricoles. Car le succès de l’entreprise repose sur la proximité des équipes avec les 1300 clients. Dans le dernier supplément Vins des Echos, daté du 3 septembre 2020, les fondateurs partageaient quelques secrets de ce succès : « Une barrique, c’est un morceau de chêne planté sous Louis XIV. Et au bout de trois ans, il faudrait le brûler ? Pas question ! Alors on gère un cheptel ventru éparpillé aux quatre coins du monde, réaffectés à de nouvelles missions selon que le bois a bu du chardonnay, du nebiolo ou du tempranillo… Chaque utilisateur paye son temps de location. Le tout premier, maître de ses choix, sélectionne son tonnelier, son modèle, sa chauffe, pour parfaire l’élevage de son vin en fût neuf. H&A règle la facture. Au terme de son passage en cave, la barrique est reprise et relouée à un autre producteur qui a besoin, lui, de tonneaux d’occasion pour un vieillissement marquant moins le vin. Il a le choix entre 1.300 châteaux et domaines du monde entier, dont 78% de grands crus et assimilés, aux origines aussi diverses que le Médoc, la Bourgogne, la Rioja, la Vénétie, la Lombardie, l’Oregon ou la Napa Valley… C’est un cercle vertueux pour le viticulteur : moins cher, plus responsable, plus pratique. »

Puis au bout de quatre ou cinq ans, les fûts poursuivent leur périple au Portugal pour polir les Porto, aux Etats-Unis les Bourbons, ou en Ecosse les Whiskies. Ils finissent leur vie en jardinière, les équipes refusant de les voir partir en bois de chauffe. H&A vise un milliard de chiffres d’affaires en 2025, une croissance portée par la montée en gamme du vin, le marché des spiritueux et celui des bières artisanales.

Crédit photo :Jean-Bernard Nadeau